Les principes
OBJECTIFS éducatifs du P.S.B
Pendant leur formation, les futurs champions apprennent tout sur le ballon, mais aussi la politesse, le respect, la rigueur et l'esprit d'équipe.
André Merrel, entraîneur des 13-16 ans à l'Institut national de football de Clairefontaine, nous dit avec quels mots il éduque ses juniors.
1. Avoir l'esprit d'équipe
Le football est une bonne école de la vie : le jeune apprend qu'on a besoin des autres pour gagner, qu'il faut tenir compte de chacun, mais que l'harmonie du groupe est essentielle. Les jeunes vivent ensemble au quotidien. Et ça se passe bien. Tout se complique lorsqu'il s'agit de matchs importants, pour lesquels on choisit les meilleurs. Je dois expliquer aux autres les raisons de mon choix. J'essaye de réserver certaines compétitions aux remplaçants, afin que personne ne se sente à l'écart.
2. Respecter les autres
Cela commence par la politesse la plus élémentaire. Je demande aux élèves de ne pas oublier de serrer la main, chaque matin, aux différents coachs et à toutes les personnes qu'ils rencontrent. Et, lorsqu'un jeune se comporte mal pendant un entraînement, j'arrête immédiatement le jeu. Je lui rappelle que le foot n'est pas un sport individuel, mais collectif. "Quand tu te barres, tu agis contre tes copains. Tu déconcentres les autres, tu risques de te faire sortir du terrain. Au détriment de tous." Je les pousse à la réconciliation immédiate : "Serrez-vous la main!"
3. Accepter les règles du jeu
Pour leur apprendre à respecter les règles, je répète que l'arbitre est, par essence, infaillible. Pour donner l'exemple, jamais un entraîneur ne critique un arbitre. Et, lorsque j'endosse moi-même le costume de l'homme en noir, je fais exprès de prendre des décisions un peu hasardeuses, afin d'habituer les jeunes à supporter les erreurs de jugement de l'arbitre. Aussi souvent que possible, je confie l'arbitrage à un élève. Si l'un d'eux se permet de critiquer, je lui donne le sifflet: "Vas-y, toi. On va voir si tu fais mieux !".
4. Développer son endurance
Parmi les jeunes, il y a des battants, mais aussi des passifs, qui désespèrent au moindre échec. Je répète souvent qu'un match dure 90 minutes. Pas une de moins. Et que le plus important, au-delà de gagner, est de s'exprimer complètement. D'utiliser au maximum ce temps défini. Si je les sens un peu désespérés, je crie: "Il reste encore 48 secondes !". Comme à l'école et, plus tard, dans la vie, ils doivent apprendre à aller jusqu'au bout des choses. Si on perd, ce n'est pas grave : l'essentiel est d'avoir essayé de toutes ses forces. Et d'avoir, ainsi, progressé.
5. Admettre l'échec
Au début de la formation, j'annonce la couleur: "Vous êtes vingt. Seuls quatre ou cinq d'entre vous deviendront des professionnels." C'est une manière de faire avancer tout le monde, de faire comprendre qu'il faut s'impliquer et progresser sans perdre de temps. C'est aussi un moyen de leur apprendre à accepter l'échec. "L'essentiel n'est pas de devenir un champion, mais de donner son maximum." Les deux premières années sont d'ailleurs réservées à l'apprentissage de la technique. Les compétitions ne commencent qu'en troisième année. Nous voulons apprendre aux jeunes à maîtriser le ballon, à bien jouer, et non à gagner à tout prix.
6. Être sûr de son choix
Les jeunes qui nous sont confiés sont, bien souvent, poussés par leurs parents, qui voient déjà leur fils champion du monde et richissime ! Lorsque ce dernier ne répond pas à leurs aspirations, ils accusent l'entraîneur. Nous essayons de faire comprendre aux jeunes que leur avenir est entre leurs mains. Non entre celles de leurs parents. Que c'est à eux de choisir. Nous essayons donc d'être proches des parents - pour connaître l'enfant et son environnement -, mais pas trop. Lorsqu'un élève se comporte mal, je le convoque et le lui parle d'homme à homme. En cas de récidive, je contacte les parents. Mais jamais avant.